Addiction avec substances psychoactives

Tabac
Alcool
Drogues
Médicaments psychoactifs


 

Tabac


Le tabac est un produit très addictif qui reste aujourd’hui la première cause de mort évitable en France avec chaque année près de 75 000 morts.
Il y a plusieurs sortes de dépendance. Comprendre votre dépendance et les mécanismes de l'addiction vous aidera à trouver la meilleure stratégie d’arrêt pour enfin vous libérer du tabac.

La dépendance physique
C’est tout simplement le manque physique de nicotine dans l’organisme. C’est ce manque qui vous fait ressentir le besoin de fumer, mais pas seulement ! Il peut aussi vous rendre irritable, vous donner faim, vous déconcentrer, vous rendre triste ou anxieux…

Comment s’en libérer ?
L’important, c’est d’abord d’évaluer sa dépendance physique au tabac. Vous pouvez faire le test « Je fais le point sur ma dépendance physique » ou auprès d’un professionnel de santé. En fonction de votre niveau de dépendance, vous pourrez prendre des substituts nicotiniques (patchs, pastilles à sucer, gommes à mâcher…). Ils diminueront les symptômes du sevrage comme la sensation de manque et vous aideront à vaincre plus facilement votre dépendance physique.

La dépendance psychologique :
Si la cigarette représente un plaisir chez de nombreux fumeurs, chacun y associe un ou des bénéfices particuliers : relaxation, concentration, décompression, sensation de bien-être, sociabilisation. Fumer pour répondre à ces besoins renforce la dépendance psychologique au tabac.

Comment s'en libérer ?
Chaque fois que vous voulez une cigarette pour vous sentir mieux dans votre tête, cherchez une autre façon d’obtenir l’effet recherché. Il y a plein de manières de se détendre, se défouler, d’évacuer le stress de la journée…

La dépendance comportementale :
Les fumeurs le savent bien, ce sont parfois certaines situations, personnes ou lieux particuliers qui déclenchent l’envie de fumer. La pause au travail, la cigarette après le café… à chacun sa cigarette fétiche ! La consommation de tabac est alors un geste réflexe. Elle n’est pas liée à un besoin physique de nicotine, mais à une situation. On parle de dépendance comportementale ou environnementale.

Comment s'en libérer ?
Quand on veut arrêter de fumer, il est important de repérer ces « cigarettes-réflexes ». Vous pouvez alors changer certaines habitudes, éviter vos situations à risque ou préparer des stratégies pour éviter de craquer le moment venu. Et, si besoin, un professionnel des T.C.C. (thérapies comportementales et cognitives) pourra vous aider à changer vos habitudes et à vous défaire de cette dépendance.

Quelques bienfaits de l’arrêt du tabac :
2 jours : quelques jours après votre dernière cigarette vous commencer à retrouver le goût t l’odorat
4 semaines : quelques semaines après votre dernière cigarette votre peau est plus belle et vous avez meilleure mine
3 mois : Quelques mois après votre dernière cigarette vous respirez mieux, vous avez plus d’énergie
1 an après votre dernière cigarette vous avez moins de risques d’avoir une maladie du cœur
10 ans après votre dernière cigarette, votre risque de cancer du poumon diminue presque de moitié

Pour vous informer et vous aider à arrêter de fumer, plusieurs ressources existent :

  • 3989 des tabacologues vous accompagnent dans votre arrêt du tabac. Service gratuit
  • https://www.tabac-info-service.fr
  • https://mois-sans-tabac.tabac-info-service.fr/
  • Le service de santé au travail met à votre disposition toute l'année des kits d’arrêt du tabac comprenant le guide « Je me prépare » pour faire le point sur votre dépendance, la motivation et les différentes méthodes d’arrêt avant de se lancer, l’agenda 30 jours pour arrêter de fumer dispense chaque jour des encouragements, conseils et activités pour oublier la cigarette, un disque pour calculer les économies  réalisées en fonction de votre consommation quotidienne et le dépliant « le stress ne passera pas par moi » pour surmonter les envies de fumer grâce à des exercices de respiration.
Dans la plaquette ci-dessous, vous trouverez la liste des consultations d'addictologie.
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Alcool


L'addiction à l’alcool ou « alcoolo-dépendance » est définie par un besoin - une nécessité - de boire qui peut cohabiter avec l’envie d’arrêter ou de reprendre le contrôle de sa consommation.
La dépendance à l’alcool s’installe souvent de manière insidieuse. Cela peut prendre des années avant que la personne qui boit ou son entourage prenne réellement conscience de son existence. C’est la raison pour laquelle une personne alcoolodépendante doit le plus souvent être aidée pour réussir à arrêter.

Dans un premier temps, les effets euphorisants et relaxants de l’alcool sont recherchés par la personne sans qu’elle en soit toujours consciente. Elle y trouve un réconfort qui lui permet de relâcher la pression face à des difficultés, « d’oublier » ses problèmes ou de combler des moments de vide. L’alcool devient ainsi une « solution », difficile à remettre en question.

À plus ou moins long terme, l’alcool prend le dessus et la personne devient dépendante. Tout d’abord, elle s’habitue à l’alcool et développe une tolérance. Cela signifie qu’elle doit boire des quantités plus importantes d’alcool pour ressentir les effets qu’elle recherche. Il vient ensuite un moment où elle ne boit plus pour ce que lui procure l’alcool mais parce que cela devient une nécessité. Elle cherche à éviter le manque, qui se manifeste notamment par des suées, des tremblements, des vertiges.

La dépendance se traduit par le ressenti du manque, qui faute d’une nouvelle prise d’alcool, peut induire un syndrome de sevrage. Des symptômes dits de sevrage apparaissent : anxiété, tremblements, sueurs, agitation, tachycardie, fièvre et, dans les cas les plus graves : crise d’épilepsie et delirium tremens qui peuvent être mortels.
L’alcool est devenu l’un des piliers de la vie de la personne dépendante, il lui est difficile d’envisager de vivre sans. Lorsqu’elle arrête, elle est fragilisée par l’absence de cette béquille et elle doit affronter des difficultés que l’alcool permettait d’occulter.

L’alcool a des effets immédiats, essentiellement sur le cerveau, qui se manifestent quelques minutes après la consommation et qui peuvent durer plusieurs heures. Durant toute cette période, le fonctionnement du cerveau et le comportement sont perturbés, entraînant des risques spécifiques.

Effets de l’ivresse :

  • Altération des facultés et du comportement du buveur : augmentation du temps de réaction, perturbation de la vision et de la coordination des mouvements, diminution des réflexes de la vigilance et de la résistance à la fatigue, humeur instable, susceptible d’agressivité, prise de risque sans que le buveur n’en mesure la portée, apathie, somnolence augmentant la vulnérabilité à l’environnement et diminuant les capacités à se défendre, désinhibition avec risque de relation sexuelle non souhaitée ou oubli d’utilisation de préservatifs.
  • Gueule de bois : maux de tête, fatigue et déshydratation, trou noir
  • Coma éthylique avec un risque de décès.


Pour vous informer et vous faire aider, plusieurs ressources existent :

  • Le médecin généraliste a un rôle fondamental dans la prévention, le repérage et la prise en charge des consommations problématiques d’alcool. En cas de dépendance il pourra orienter son patient vers des professionnels spécialisés en alcoologie ou en addictologie.
  • Les Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie, ou CSAPA, permettent de faire le point avec un professionnel sur les difficultés rencontrées et proposent un accompagnement vers l’arrêt ou la consommation modérée d’alcool.
  • Les unités hospitalières d’addictologie proposent des consultations externes et des sevrages hospitaliers de courte durée ou de longue durée.
  • Les consultations jeune consommateurs (CJC) proposent aux jeunes et à leur entourage un accueil gratuit et confidentiel. L’objectif de ces consultations est de faire le point et éventuellement proposer une aide.
  • L’association Les Alcooliques Anonymes est un groupe de parole regroupant des personnes désirant arrêter de boire (seule condition pour être membre). Ils se réunissent dans le but de devenir abstinent et de le rester. Pour avoir des informations et la liste des réunions : https://www.alcooliques-anonymes.fr/
  • Le site https://www.alcool-info-service.fr délivre de nombreuses informations et propose une aide à distance via la rubrique Vos question / nos réponses et via un numéro de téléphone accessible 7j/7 de 08h à 02h (0980 980 930).
Plaquette des consultations régionales d'addictologie


 

Drogues


On appelle « drogue » toute substance qui modifie la manière de percevoir les choses, de ressentir les émotions, de penser et de se comporter. Les dangers liés à l’usage varient selon les substances, les individus, les façons de consommer, les quantités, etc. Les différentes substances peuvent être classées selon leur statut juridique, leurs effets ou encore leur dangerosité.
La plupart du temps, les usages de drogues sont des expérimentations uniques ou des pratiques occasionnelles. L’installation d’une addiction est en réalité tributaire d’une conjonction de facteurs. Ainsi, il y a des drogues qui rendent plus facilement ou plus rapidement dépendant que d’autres. La manière de consommer ainsi que l’environnement ont également leur importance.
Les individus eux-mêmes ne sont pas égaux devant la dépendance. Si être dépendant n’est pas forcément un problème en soi (certaines personnes dépendantes arrivent à mener une vie « normale »), c’est souvent un facteur d’aggravation important des problèmes entraînés par l’usage de drogue.

Le cannabis, comme les autres drogues, peut provoquer une dépendance. L’intensité de la dépendance est liée aux habitudes de consommation, aux quantités utilisées, à la personnalité de l’usager, à ses conditions de vie. S’il n’existe pas de signes physiques de manque (appelés symptômes de sevrage), il peut être difficile, voire insupportable, d’arrêter de consommer du cannabis car cet arrêt peut entraîner déprime, anxiété, irritabilité (énervement, stress) ou encore difficultés à dormir… Un fumeur régulier a besoin de temps pour s’adapter à une vie sans cannabis, surtout quand elle laisse réapparaître un mal-être. Il est alors parfois nécessaire de se faire aider.

L’accompagnement porte sur les différents domaines de la vie du patient (la famille, le corps, la vie relationnelle, professionnelle et sociale et l’équilibre psychologique) et s’inscrit dans la durée.
Persévérance et assiduité seront absolument nécessaires à la réussite de ce projet

Pour vous informer et vous faire aider, plusieurs ressources existent :
La première étape passe par l’acceptation de sa difficulté et la reconnaissance de sa dépendance.

  • Certains décident et parviennent à arrêter sans l’aide de professionnels. Toutefois, faire appel à une aide extérieure n’est pas faire aveu de faiblesse. Il est possible d’être accompagné par différents professionnels (médecin généraliste ou addictologue) ou par une équipe spécialisée en addictologie en s’adressant à un Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) qui est un lieu gratuit et confidentiel.
  • Le site https://www.drogues-info-service.fr/ délivre de nombreuses informations et propose une écoute à distance via un chat et via un numéro de téléphone accessible 7j/7 de 08h à 02h (0800 23 13 13).
  • https://www.narcotiquesanonymes.org/

Plaquette des consultations régionales d'addictologie



 

Médicaments psychoactifs


Les médicaments à risque de dépendance sont ceux ayant un effet sur le cerveau, les sensations ou le comportement (médicaments contre la douleur, hypnotiques, etc.) Ce sont des médicaments psychoactifs. On distingue cinq grandes familles de médicaments : les neuroleptiques, les antidépresseurs, les régulateurs de l’humeur, les tranquillisants, les hypnotiques (somnifères).

L’utilisation d’un médicament n’a normalement pas de risque d’entraîner une addiction si la durée du traitement et les doses utilisées sont encadrées et limitées au besoin thérapeutique. Un risque de dépendance est envisagé lorsque le médicament est consommé de manière abusive ou incorrecte.

Le basculement vers une dépendance peut survenir si le médicament est consommé :

  • à des doses supérieures à celles prescrites, que ce soit pour en intensifier les effets ou non ;
  • plus longtemps que nécessaire ;
  • alors qu’il n’est pas nécessaire sur un plan médical. Par exemple, une personne qui consomme des antidouleurs alors qu’elle n’en ressent aucune ;
  • autrement que ce pour son utilisation thérapeutique. Un comprimé est écrasé puis sniffé, par exemple ;
  • pour des raisons autres que celles pour lesquelles il a été prescrit. La prise d’un antitussif pour dormir, par exemple.

La dépendance s’installe progressivement et de façon discrète.

Pour vous faire aider:
Le sevrage se fait progressivement et nécessite d’être encadré par un conseil médical.